Malgorzata Sikorska-Miszczuk

(19..-

né à

Diplômée de l’Ecole Supérieure de Journalisme, de Sciences politiques et de Gender Studies à l’Université de Varsovie, ainsi que de l’Ecole Supérieure Nationale de Film, Télévision et Théâtre de Łódź, Małgorzata Sikorska-Miszczuk est l’auteur de nouvelles, de scenarii de films et de pièces de théâtre. Elle a débuté au théâtre en 2004 avec la pièce La Psychothérapie pour les chiens et les femmes, mais sa popularité s’est affirmée après la représentation de La mort de l’Homme - Ecureuil, pièce traitant du terrorisme, thème névralgique de l’actualité. Aussitôt publiée et jouée sur plusieurs scènes polonaises, elle a ensuite été traduite en allemand et en anglais pour être représentée dans de nombreuses villes d’Allemagne (Festival "Transfusion 2007" à Hambourg, aux Festivals du Jeune Théâtre Européen à Berlin et à Wiesbaden), et des Etats Unis (Festival Arts and Ideas de New Haven et New Europe - New Voices de New York).
Sa dernière pièce La valise de Pantofelnik a reçu le Prix Principal et celui du public au concours national Métaphores de la Réalité, organisé par le Théâtre de Poznań en 2008. On lui prédit le même succès que celui de La mort de l’Homme - Ecureuil.
Actuellement, elle est boursière du Ministère de la Culture et de l’Héritage National et poursuit sa carrière de dramaturge.

2008 : La Valise de Pantofelnik

Extrait : Fransoua Jako ne croit pas que la respiration soit la vie.
Fransoua :
Ma femme, dont je suis séparé, m’a dit d’aller me promener. Elle m’a téléphoné et m’a dit de sortir de chez moi. Malgré la séparation, nous restons toujours en contact. Elle dit : "Fransoua Jako, sors de chez toi”. Elle m’a fait sortir de chez moi car, comme je suis à la retraite, elle en tire des conclusions trop hâtives. Elle dit "Fransoua, fais un peu de lecture, occupe-toi de quelque chose, va te promener. Tu dois remplir ta vie de quelque chose”. Et moi, je demande: à quoi bon ? Pourquoi devrais-je m’occuper de quelque chose ? Ou bien lire quelque chose ? Par exemple, elle m’a donné un livre sur les saumons, qui explique où ils vont et pourquoi. Ou alors un livre sur les chauves-souris. Qu’est-ce que j’en aurais tiré si je les avais lus ? Mais ma femme a un autre avis sur la question. Elle dit que je n’ai pas la capacité d’introspection et de contrôle de ma vie intérieure. J’en avais assez. C’est à cause de ça, la séparation. Elle aurait sans doute dit autre chose, mais bon…
(il avance en silence)
Alors j ’y vais car elle a dit : „va n’importe où, au café, au parc, au musée”. Au musée ! Alors j’ai dit "tu recommences !”. Ca m’a tout de suite énervé. Maintenant, quand j’y repense, c’est pareil… Quand je me mets dans cet état, je manque d’air. Alors je dois faire une pause.
(il halète)
Même au boulot, avant que je ne parte à la retraite, une autre s'y est mise aussi, une éducatrice, une psycho-éducatrice qui s'est amenée et m'a dit (en parodiant), la respiration, c'est la vie, vous devez apprendre à respirer, en inspirant vous accueillez la vie, en expirant, vous rejetez de vous tout ce qui est passé". Je l'ai dit à ma femme, que cette psycho-éducatrice est complètement barjot, que dans mon bureau, nous faisons les projets de maisons et pas de respiration et ma femme me dit que « je n'ai pas la capacité d'introspection et de contrôle de ma vie intérieure ». C'est insensé. C'est toujours moi qui lui explique les romans policiers, je découvre tout de suite qui - cache - quoi. Et c'est moi qui n'ai pas la capacité d'introspection et de contrôle de ma vie intérieure ?

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